Le chanteur et rappeur marseillais revient avec un nouvel opus, Freedom. Pour le magazine Okapi, il se confie sur ce 8e album, dans lequel il parle de tolérance, de vivre-ensemble, et de liberté, bien sûr. L’occasion pour nous, parents, de tout savoir sur l’idole de votre ado.
“Ado, j’étais déjà très idéaliste”
J’étais admiratif de personnes qui menaient des combats, comme le chanteur Daniel Balavoine ou les bénévoles de l’association SOS Racisme. C’étaient des rêveurs, comme moi, qui avaient des idéaux. Leurs combats me touchaient et me donnaient de l’espoir, de la force, un but. C’est un conseil que je donne aux jeunes : avoir des rêves pour avancer.
“Je me suis toujours battu pour être libre”
Quand j’ai commencé à travailler sur cet album, j’ai cherché ce qui manquait le plus dans la société aujourd’hui. La réponse qui m’est venue, c’est la liberté. Liberté de penser, de s’exprimer, de faire la musique que l’on veut. Liberté aussi pour nos enfants de pouvoir vivre dans un environnement paisible. Aujourd’hui, il est assez difficile de se sentir libre…
“Cet album se veut porteur d’espoir”
Dans mon morceau « Allez tous vous faire… (aimer) », je parle de mon ras-le-bol de toutes les mauvaises nouvelles, des guerres, des violences… Depuis IAM ou Diam’s, il y a vingt ans, les musiques n’ont pas fait bouger les choses. Mais on doit continuer à se battre pour un monde meilleur. Quitte à passer pour un Bisounours. Il faut vraiment être méchant pour faire plus de vues sur les réseaux ? Je me suis dit : il faut se libérer de tout ça, lâcher son téléphone, donner de l’amour et se parler. C’est ce vivre-ensemble que mes chansons essaient de valoriser.
“J’ai fait un morceau pour et avec ma fille”
« Papa, dis-moi » est né au cours d’une conversation avec le rappeur Youssoupha. On parlait de nos enfants, de leurs questions sensées qui nous mettent mal à l’aise. Par exemple, « pourquoi tu fumes, lors que tu me dis que c’est mauvais pour la santé et que je ne dois pas le faire ? » Luna, ma fille de 12 ans, a accepté de faire l’intro et l’outro… à condition d’avoir aussi sa voix dans le refrain ! Ce morceau parle de racisme, d’écologie, de son envie de devenir présidente, de la méchanceté sur Internet, de l’amour…
“Sopra, ce n’est pas que le rappeur des petits”
Mon album fait le pont entre le rap d’hier et celui d’aujourd’hui. Les plus jeunes sont étonnés d’apprendre que je connais le rappeur Alonzo… Mais c’est mon cousin ! On a débuté ensemble au sein du groupe de rap Psy 4 de la Rime, au début des années 2000. C’est pourquoi, dans le son « C24 », je fais un clin d’œil à mon premier morceau solo, « La Colombe » : du rap egotrip, avec de la technique et des punchlines un peu drôles. Les plus jeunes ne savent pas que je sais faire ça (rires) !
“Porter la flamme olympique, quel honneur !”
Pourtant, en montant les escaliers du stade Vélodrome, j’avais peur de tomber alors que des milliers de personnes me regardaient. J’étais ému et très fier. Amener la flamme sur le toit du Vélodrome… c’est lourd de symbole pour moi qui suis issu des quartiers nord de Marseille ! Et c’est un beau message pour les jeunes : dans la vie, on peut faire de grandes choses, d’où que l’on vienne. Et bien sûr, je vais regarder les JO, notamment le basket et Victor Wembanyama…