Une enquête de Phosphore sur la flemme - Phosphore #4, 21 février 2025.
© Phosphore #4, 21 février 2025

Flemme… ou pourquoi nos ados sont (parfois) aspirés par le canapé ?

Publié le

« Flemme ! » : c’est la réponse à beaucoup de questions que l’on pose à nos ados. Mais que cache vraiment ce mot ? Phosphore, le média numérique Bayard Jeunesse des 14-19 ans, a mené l’enquête pour les aider à y voir plus clair et les remotiver avec quelques conseils pratiques.

Le cerveau de nos ados est encore en développement

Pour mener notre enquête sur la flemme, direction le labo de Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation à la Sorbonne ! En ressortant de là, on aurait presque envie de vous dire que ce n’est pas de la faute des ados si le canapé les aspire. Leur cerveau n’est pas fini : les systèmes frontaux, qui permettent de persévérer, sont en développement. Et ça va durer encore un peu, jusqu’à 20-25 ans.

Derrière la flemme, peut se cacher la peur

Nous avons aussi posé la question à la psychologue Julie Passolunghi. Et nous avons découvert que, derrière la flemme, peut se cacher la peur. Car la flemme permet de rester dans sa zone de confort face à une situation avec de multiples inconnus. C’est une peur intéressante à questionner : parfois, la flemme nous protège d’une situation qui nous mettrait mal à l’aise. Parfois, elle masque une véritable envie et mérite qu’on la dépasse. Face à une invitation, qui n’a pas déjà ressenti l’envie d’y aller mêlée à la crainte de ne pas savoir comment cela va se passer ?

Quand on ne fait rien, tout ne s’arrête pas

Nous avons enfin rencontré la philosophe Mathilde Ramadier, autrice de l’essai Apprivoiser sa procrastination, qui nous apporte un autre regard sur la flemme. Car même quand on ne fait rien, tout ne s’arrête pas. Notre inconscient continue à travailler. C’est parfois là qu’on résout des conflits intérieurs, que surgissent des idées pour un exposé, une chanson, un métier, une bonne blague.

Mais parce qu’on sait aussi qu’il y a des situations pour lesquelles on ne peut pas esquiver la flemme, on a listé quelques conseils afin que votre ado apprenne à la dompter !

Apolline Guichet, cheffe de rubrique multimédia

En savoir plus sur le Phosphore#4 du 21 février 2025

Comment dompter la flemme ? Les conseils de Phosphore

Tu dis « flemme » souvent et pourtant, tu emploies ce mot dans des situations bien différentes. C’est parfois une chose que tu n’as pas DU TOUT envie de faire, genre ce devoir de géo. Et c’est parfois un truc dont tu as très envie, mais qui te met la pression, genre aborder cette fille. On a enquêté pour t’aider à y voir plus clair. Car se lever du canapé ou y rester, that is the question !

Des fois t’as pas envie, mais des fois t’as pas le choix. Il faut rendre ce devoir de géo, ranger cette chambre (oui, on voit tout ce qu’il y a sous ton lit !). Donc on a 2-3 conseils pour ces moments-là.

Fais connaissance avec tes motivations cachées

Il y a les motivations évidentes qu’on n’a même pas besoin de t’expliquer parce qu’elles te font faire les choses avec une facilité déconcertante : voir tes potes, être à l’heure à ton cours de judo adoré… Et puis il y a les motivations secondaires, celles que tu accomplis par obligation, comme… ranger ta chambre. De prime abord, tu n’es pas motivé·e. mais une fois que c’est fait, tu en retires une certaine satisfaction. Tu peux aimer que ton espace soit propre, que les autres (= tes parents) le remarquent… Observe comment tu fonctionnes : ton moteur, c’est ce qui te met en mouvement dans ta journée, ce qui te fait lever le matin.

Pars à la chasse aux endorphines !

Tu as remarqué, on a souvent la flemme d’aller au sport, mais on est souvent content d’y être allé ? Et ça, c’est en partie grâce aux endorphines, lorsque l’on réalise un effort physique. Et ça peut suffire à nous redonner de l’énergie, voire à changer notre état d’esprit !

Commence par une petite chose

On est d’accord, tu ne peux pas te lancer d’une traite dans cette dissertation. Mais rédiger un brouillon ou l’intro, ou même la chute, si c’est ce qui t’inspire ? Passer à l’action va te rassurer, comme un déclic pour débloquer le reste, quitte à le faire en plusieurs étapes.

N’ajoute pas de la fatigue à la flemme

Simple, basique : tu repères l’heure à laquelle la fatigue arrive le soir. Et dès que tu commences à bâiller ou à avoir les yeux qui piquent, va te coucher. Car ton prochain cycle de sommeil ne passera que dans 1 h 30 ! Et c’est là que tu grignotes sur ton temps de sommeil.

La flemme, ce n’est pas de la déprime

La flemme, ça arrive à tout le monde, ce n’est pas grave. La déprime, c’est un mal-être profond, une fatigue constante. Comme une flemme de tout, tout le temps, y compris des choses qui faisaient habituellement plaisir. Si tu te reconnais dans cette description, parles-en à quelqu’un en qui tu as confiance : un·e ami·e, un parent, un·e prof qui pourra t’aider et t’accompagner pour sortir de cette mauvaise passe. La flemme est parfois une excuse pratique mais là, il en va de ta santé.