Ah, le Sud, son soleil, ses cigales, la mer à l’infini… Ce mois-ci, avec le magazine Je bouquine, direction la Provence de Marcel Pagnol ! L’écrivain, décédé il y a cinquante ans, y a passé toute son enfance et ses souvenirs ont donné naissance à des romans magnifiques. Pour donner envie à votre ado de s’y plonger, proposez-lui cette version, ultracourte et pleine d’humour, de La Gloire de mon Père.
La Gloire de mon Père, version “Classique sans prise de tête” pour les 12-15 ans
Marcel vit à Marseille avec ses parents, son petit frère Paul et sa petite sœur Germaine. Un jour d’avril 1903, Joseph emmène son fils aîné chez le brocanteur. Leur mission : acheter des meubles pas trop vermoulus pour la maison qu’ils partageront pendant l’été avec l’oncle Jules, la tante Rose et leur bébé. Cette villa, baptisée la Bastide neuve (même si elle était “neuve depuis longtemps” !), trône au milieu des pins, perchée sur une colline en Provence. Le rêve !
Les quinze premiers jours de juillet sont un supplice. Les meubles retapés attendent dans le couloir de leur appartement et Marcel rouille sur les bancs de l’école… Mais le garçon de huit ans a trouvé LA technique pour survivre : il se répète des mots magiques comme “pinèdes”, “collines”, “cigales”… Cet amour de la langue, Marcel le doit à son père instituteur, qui lui a appris à lire à l’âge de trois ans !
C’est le grand départ. Enfin ! Après avoir pris le tramway et marché pendant trèèès longtemps, Marcel découvre une terre aride où les sources d’eau sont des trésors. Avec son frère, ils passent l’été dehors à jouer aux Indiens et à enfoncer des trucs dans le popotin des cigales.
Mais la véritable aventure des vacances commence le soir où son père et l’oncle Jules annoncent qu’ils partent chasser. Le tonton, pas franchement du genre modeste, veut initier son beau-frère par alliance à son “passe-temps” préféré. Marcel découvre alors, troublé, que l’immense savoir de son père, champion international de pétanque, a ses limites.
Persuadé qu’il va se ridiculiser, Marcel veut l’aider par tous les moyens. Mais Joseph et Jules comptent partir en douce pendant que le garçon dort. C’est bien mal le connaître ! Prévenu par son frère, Marcel les devance et s’enfonce à quatre heures du matin dans la garrigue. Il grimpe sur les hauteurs pour les suivre. Manque de pot : il se perd. Heureusement qu’il a pensé à prendre une orange et du chocolat !
Marcel retrouve son père en fâcheuse posture… L’oncle est en train de lui passer un sacré savon, persuadé qu’il a manqué des bartavelles (des perdrix royales), la proie rêvée des chasseurs. Mais le jeune garçon les ramène triomphant : un vrai chien de chasse, l’odeur en moins ! La fierté paternelle lui évite une énorme punition. Et l’honneur de son père est sauf. Marcel, épuisé, rentre sur les épaules de son héros, le cœur gonflé de fierté.
C’est quoi le message ?
La citation : “J’avais surpris mon cher surhomme en flagrant délit d’humanité : je sentis que je l’en aimais davantage” Marcel Pagnol
Aux yeux de Marcel, 8 ans, son père est un héros… Lorsqu’il découvre que celui-ci a des failles, comme tout le monde, leur lien se renforce d’autant plus. À l’âge adulte, l’auteur idéalise cette relation en ne racontant que les bons moments.
Le livre a été publié pour la première fois en 1957 (Grasset, 7,90 €).