Vous aimez les “polars” ? Partagez ce plaisir avec vos enfants ! Cet été, Mes premiers J’aime Lire, J’aime Lire et J’aime Lire Max proposent aux 6-13 ans des romans policiers pour frissonner, enquêter, s’égarer… et se détendre. Succès assuré avec ce moment de lecture facile, mais pas futile ! Explications de Delphine Saulière, rédactrice en chef de ces trois magazines.
Le policier pour enfants, un genre littéraire reconnu
Cet été, la gamme des magazines de lecture de Bayard Jeunesse se met au diapason des lectures favorites des adultes. Ainsi les numéros de juillet 2015 de Mes premiers J’aime lire, J’aime lire et J’aime lire Max proposent aux enfants de découvrir des romans policiers spécialement écrits pour eux. Le genre littéraire du policier pour enfants est reconnu depuis de nombreuses années, certains éditeurs comme Syros ou Nathan jeunesse y consacrent d’ailleurs des collections entières. Le polar offre ainsi une lecture “détente”, à la fois plaisante et valorisante, créant une interaction entre l’auteur et le lecteur. On frissonne, on s’inquiète, on cherche et, au final, on trouve !
Pourquoi ça marche ?
Le polar, c’est d’abord une lecture facile. Le fait qu’il fonctionne avec un certain nombre de stéréotypes aisément détectables par les enfants rend plus aisé le repérage des éléments de l’histoire pour les apprentis lecteurs. Au démarrage, il y a toujours un événement fondateur (disparition, vol, crime…) qui bouscule l’ordre établi. Il va falloir ensuite débusquer un criminel. Cette mission est confiée à un enquêteur qui doit mobiliser toutes ses capacités pour résoudre l’enquête le plus rapidement possible.
L’identification au héros. Dans les romans policiers pour enfants, l’enquêteur – qui fait avancer l’action jusqu’à résoudre l’énigme – est majoritairement un enfant. Or celui qui dévoile la vérité, depuis la nuit des temps, est plus “savant”, plus valorisé que les autres. L’enfant s’identifie donc avec un plaisir non dissimulé à un héros qui possède des pouvoirs si positifs… De plus, l’enquête se déroule souvent dans un milieu familier et quotidien que le lecteur va devoir observer sous d’autres angles pour débusquer les indices que l’auteur a cachés.
On retrouve aussi un des ressorts puissants du polar, la complicité auteur/lecteur. L’écrivain, omniscient et maître du destin de ses personnages, résiste rarement au plaisir de manier l’humour, la distanciation et le clin d’œil en direction du lecteur. C’est particulièrement le cas avec les fausses pistes que l’auteur peut suggérer pour perturber son héros détective, mais dont le lecteur est complice. (L’écrivain peut aussi entraîner son lecteur sur de fausses pistes pour tester sa capacité de déduction !)
Le genre policier se démarque enfin en jouant avec l’idée de transgression : transgression par le coupable de l’ordre établi, souvent avec violence, même si en littérature jeunesse il s’agit généralement de faux méfaits commis par des personnages ou des animaux “coupables” malgré eux… ; transgression de l’enquêteur et de l’enfant lecteur qui parfois doivent utiliser des chemins détournés pour résoudre l’énigme comme, par exemple, prêcher le faux pour savoir le vrai.
Quels bénéfices un enfant tire-t-il de la lecture d’un roman policier ?
Loin d’être une lecture futile, le roman policier possède de nombreux intérêts pédagogiques. Lire un polar aide le lecteur à grandir en “sagesse”, car, comme dans les contes traditionnels, il doit prendre le temps de passer derrière les apparences pour comprendre ce qui se passe. Il doit surmonter un certain nombre d’épreuves, se détourner des chausse-trappes et des fausses pistes, éviter de se laisser envahir par ses émotions premières pour activer ses capacités d’analyse.
Il doit ensuite mobiliser son raisonnement, s’obliger à poser des hypothèses, à les vérifier, à utiliser des ressources logiques, à faire preuve d’esprit d’analyse et à travailler ses capacités de déduction. Le policier ou le détective qui résout une enquête prouve que l’intelligence et le raisonnement l’emportent sur la réaction émotive et pulsionnelle. Il en est de même pour le lecteur qui résout l’enquête avec lui !
Sous leur apparence ludique, les romans policiers ont donc toute leur place dans les romans d’initiation. À recommander sans modération !
“Mystère en mer”, un roman policier pour les lecteurs débutants, écrit par Claire Clément et illustré par Frédéric Benaglia. À lire dans Mes premiers J’aime lire de juillet 2015.
“L’affaire des saphirs”, un roman policier pour les lecteurs de 7 à 10 ans, écrit par Ghislaine Biondi et illustré par Louis Thomas. À lire dans le magazine J’aime lire de juillet 2015.
“L’agence Jupiter et le chien des enfers”, un roman pour les lecteurs de 9 à 13 ans, écrit par Pascal Prévot et illustré par Enrique Fernandez. À lire dans le magazine J’aime lire Max de juillet 2015.
Delphine Saulière, rédactrice en chef de
Mes premiers J’aime lire, J’aime lire, J’aime lire Max et Je Bouquine