Le cerveau en développement des adolescents est particulièrement sensible aux effets toxiques des drogues. Phosphore le rappelle en six points, clairs et précis, bien utiles pour aborder ce sujet en famille. Et si votre ado vous rétorque que “le cannabis, ce n’est pas pareil”, proposez-lui de faire le test (à télécharger) publié dans le numéro de mai de Phosphore. Il pourrait être surpris !
Parce que le cerveau des ados se développe encore
Le cerveau se développe jusqu’à 25 ans, et il est, au cours de sa maturation, très sensible aux effets toxiques des drogues. L’alcool et le cannabis y créent des lésions irréversibles qui altèrent son fonctionnement et sa morphologie. Les dégâts observés sur les neurones dépendent d’abord de l’âge où la consommation a débuté. Avant 15 ans, le risque d’abîmer le cerveau existe même pour de faibles consommations.
Autres facteurs essentiels : la dose et la régularité. Boire beaucoup d’alcool lors d’une soirée (“binge drinking”), est particulièrement nocif. Fumer un pétard tous les jours aussi. Enfin, plusieurs études ont montré que les atteintes sur la mémoire et l’apprentissage, engendrées par une consommation massive d’alcool, sont encore plus importantes chez les filles que chez les garçons.
Parce que la dépendance s’installe vite
Le cerveau en construction est particulièrement réceptif aux effets des drogues, alors très vite, il en redemande. C’est ainsi que s’installe la dépendance. Plus tôt elle se met en place, plus la mémoire du produit est enregistrée profondément dans le cerveau et difficile à effacer.
Des trois produits, la nicotine crée les plus fortes dépendance et accoutumance. La consommation précoce de cannabis et d’alcool peut aussi favoriser d’autres dépendances à l’âge adulte, car les dégâts provoqués par ces produits touchent surtout les régions impliquées dans le contrôle des pulsions. Or une moindre capacité de contrôle favorise les comportements à risque, dont la consommation de drogues.
Parce que les ados sentent moins les effets négatifs des drogues
Les jeunes sont moins sensibles que les adultes aux effets désagréables de l’alcool (troubles de l’équilibre, lenteur, somnolence…) et plus réceptifs à ses effets désinhibiteurs (euphorie, assurance…), ce qui les incite à boire davantage.
Parce que les ados se mettent davantage en danger que les adultes
Les régions cérébrales frontales arrivent à maturité en dernier, or elles sont notamment impliquées dans la prise de risque. C’est pourquoi les jeunes ont tendance à plus se mettre en danger que les adultes. L’alcool donne de l’assurance et aggrave ce sentiment d’invulnérabilité, favorisant les comportements à risque : rapports sexuels non protégés, conduite en état d’ivresse…
Quand l’alcool est associé au cannabis, le risque d’accident mortel est multiplié par 14. Les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les 15-24 ans en France.
Parce que les ados étudient
Les régions frontales du cerveau, endommagées par la consommation d’alcool ou de cannabis, sont également essentielles à l’apprentissage et à la mémorisation. Des études suggèrent que l’abus d’alcool à l’adolescence diminue le niveau d’études atteint ultérieurement. L’usage intensif de cannabis abaisserait le quotient intellectuel.
Parce que les ados sont vulnérables
L’adolescence est une période de vulnérabilité psychique pendant laquelle peuvent apparaître des troubles psychotiques ou la schizophrénie. La consommation de cannabis multiplie par deux le risque d’apparition de ces troubles qui sont aussi plus précoces, notamment chez les personnes fragiles. Le “binge drinking” expose à l’anxiété et à la dépression.
Le test du magazine Phosphore : “Comment le cannabis vous enfume-t-il ?”
Le cannabis est une drogue interdite, mais auréolée d’une image “cool“. Proposez à votre ado le test du magazine Phosphore (publié dans le numéro de mai 2016) pour comprendre comment le cannabis attire… et trompe.
- Téléchargez le test “Comment le cannabis vous enfume-t-il ?”
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Extrait de “Alcool, cannabis, tabac pourquoi les adolescents sont-ils les plus fragiles ?” par Isabelle Verbaere, avec le Pr Mickaël Naassila, coauteur de l’expertise “Conduites addictives chez les adolescents” (Inserm, 2014). Phosphore, octobre 2014. Test “Comment le cannabis vous enfume-t-il ?” Phosphore, mai 2016. Texte : Apolline Guichet. Photo © Reuters/Rafael Marchante.