© Illustration : Clémence Sauvage. Popi n° 463.

Avoir un animal de compagnie à la maison avec un tout-petit : bonne ou mauvaise idée ?

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Chien, chat, cochon d’Inde… Accueillir un animal chez soi, c’est du travail, mais c’est aussi une source de joies et de découvertes pour un bébé. Avant d’adopter un animal de compagnie quels avantages et quels inconvénients faut-il prendre en compte ? Conseils d’expert et témoignages de parents, extraits de Popi, le magazine Bayard Jeunesse des 1-3 ans, pour bien réfléchir avant de se lancer.

Animal à la maison… ou pas ? Pour certains, élevés auprès d’un animal, c’est une évidence : cela fait partie d’une vie de famille. Pour d’autres, ce n’est même pas une tentation. Et puis, il y a tous ceux qui hésitent : un chaton, quand même, c’est trop mignon, et on nous dit si souvent que le lien avec un animal fait du bien aux enfants ! Quoi qu’il arrive, comme il s’agit d’un être vivant et non du dernier jouet à la mode, cette décision mérite d’être bien pesée pour en profiter pleinement par la suite. Popi vous propose quelques éléments pour faire le bon choix dans son supplément pour les parents du mois de février 2025.
Gwénaëlle Boulet, rédactrice en chef

Notre expert : François Beiger est éthologue, président et fondateur de l’Institut Français de Zoothérapie. Il est l’auteur de « Un chien à l’école » (éditons Dunod, 2024).

Avoir un animal à la maison est source de nombreux apprentissages pour le tout-petit.

Grandir avec un animal : quels bienfaits pour un tout-petit ?

Avoir un animal à la maison est source de nombreux apprentissages pour le tout-petit. François Beiger en souligne les bienfaits : « Grâce à l’animal, l’enfant s’éduque lui-même, avec la médiation des parents. Face à un animal, le petit apprend le calme, puisque la présence des bêtes requiert une certaine quiétude. Il acquiert aussi la notion de temps, avec les heures de sortie, de repas… »

S’occuper d’un animal renforce l’estime de soi

La présence d’une bête au domicile favorise la responsabilisation : donner à boire, à manger, verser les croquettes dans la gamelle, découper les endives ou les poivrons du cochon d’Inde avec un couteau rond, brosser… Autant de tâches auxquelles le tout-petit peut participer et qui contribuent à l’estime de soi : il sera tellement fier de réaliser ces actions très utiles !

Donner à boire, à manger, verser les croquettes dans la gamelle, découper les endives ou les poivrons du cochon d’Inde avec un couteau rond, brosser... La présence d’une bête au domicile favorise la responsabilisation des tout-petits.

« Je n’ai pas grandi avec des animaux autour de moi. Mais j’ai vu parfois des liens très forts exister entre une bête et un enfant. Alors forcément, je m’interroge… » Assia, maman de Zakaria (3 ans)

L’animal de compagnie : ni jouet… ni objet

Place au respect et à l’altérité : on ne tire pas la queue ou les oreilles de son animal adoré ! De même, on doit tenir compte de ses envies. De cette relation affective qui se noue découlent de fortes capacités empathiques. Sans parler du pouvoir des caresses, grâce auxquelles l’enfant affine son sens du toucher. François Beiger le rappelle : 99 % des peluches représentent des animaux…

Place au respect et à l’altérité : on ne tire pas la queue ou les oreilles de son animal adoré ! De même, on doit tenir compte de ses envies. De cette relation affective qui se noue découlent de fortes capacités empathiques.

Pour les tout-petits, mieux vaut-il adopter un chien ou un chat ?

Pour les plus petits, François Beiger conseille de choisir un chien. Les interactions seront plus importantes qu’avec un chat, qui a de plus grandes velléités d’indépendance.

Pour les plus petits, François Beiger, éthologue, conseille de choisir un chien. Les interactions seront plus importantes qu’avec un chat, qui a de plus grandes velléités d’indépendance.

« Notre fille nous réclame un chien, mais on hésite. On n’est pas sûrs d’avoir les épaules pour gérer à la fois les enfants ET un animal ! » Olivier, papa de Manon (6 ans) et Éléonore (3 ans et demi)

Évidemment, mieux vaut penser à son lieu de vie avant d’opter pour une race ou une autre de chien. En appartement, on préférera les petits formats. Une chose est sûre, on ne laisse jamais un enfant seul dans une pièce avec un chien avant ses 4 ou 5 ans.

« Le chat est un félin qui aime aller et venir à sa guise, confirme François Beiger. Les parents doivent donc expliquer qu’il peut avoir envie de s’éloigner, de faire sa vie, sans que l’enfant le prenne mal… »

« Le chat est un félin qui aime aller et venir à sa guise. Les parents doivent donc expliquer qu’il peut avoir envie de s’éloigner, de faire sa vie, sans que l’enfant le prenne mal… » François Beiger, éthologue.

Pourquoi le cochon d’Inde est-il un bon compagnon pour un bébé ?

Si adopter un canidé ou un félin vous semble trop ambitieux, l’éthologue suggère d’accueillir un cochon d’Inde : « Il parle sans arrêt, il appelle, il est très drôle et on peut le prendre dans ses bras… » à chacun de se décider selon ses affinités. Car le choix d’un type d’animal plutôt qu’un autre est avant tout un choix du cœur.

« Autour de nous, pas mal d’amis ont des animaux. Chien, chat, oiseau… Chacun prêche pour sa paroisse ! On se demande lequel est le plus adapté avec de jeunes enfants. » Erwan, papa d’Anton et Sarah (3 ans)

Quelques contraintes à avoir en tête avant d’adopter un animal…

Avant de craquer, envisagez posément les contraintes que cela implique : chien à sortir ; organisation des week-ends et des vacances ; ménage un peu plus conséquent ; allergie aux poils… Sans oublier que certains animaux n’aiment pas rester seuls : vos voisins n’hésiteront certainement pas à vous faire savoir si votre chien a un coup de blues en votre absence !

Oui, on peut refuser d’avoir un animal à la maison !

Mieux vaut passer son tour si l’envie n’est pas assez solide. Après tout, il est possible de partir à la découverte de la faune chez les autres, dans la nature ou dans des structures dédiées (fermes pédagogiques). Votre petit se montre insistant ? Dites-lui qu’il pourra avoir un animal chez lui, quand il sera grand. Écouter et prendre soin des rêves de son enfant, c’est aussi une jolie mission !

Les tout-petits peuvent découvrir la faune dans la nature ou dans des structures dédiées (fermes pédagogiques).

Un animal, un ami pour la vie… et des responsabilités

Avoir une bête chez soi est une aventure familiale. C’est aussi une sacrée responsabilité. François Beiger insiste sur les abandons qui précèdent les vacances d’été, consécutifs à l’inconséquence des maîtres. Aussi convient-il de ne pas oublier les devoirs à long terme auxquels un animal oblige : soins, frais… Mieux vaut donc mûrir son projet, quitte à le reporter quand on sera vraiment prêt.

Avoir une bête chez soi est une aventure familiale. C’est aussi une sacrée responsabilité !

Nos conseils lecture

« Mon petit guide des animaux familiers », de François Beiger et Marie-Hélène Tran-Duc, éd. Rue des Enfants (2016), 13 €.

« La vache fait COIN COIN », de Vincent Guigue et Antonin Faure, Tourbillon, 10,90 €, dès 2 ans.
C’est parti pour un quiz des cris des animaux. Facile : le cochon fait Groin Groin. Et la grenouille, elle fait Croa ? Eh bien non, quand on déplie le rabat, la grenouille, elle fait… Plouf ! à chaque nouvel animal, c’est la surprise… jusqu’à la dernière de fin ! On se prend vite au jeu de ce décalage. Un régal d’humour à hauteur de petits.

« Un animal à la maison : oui… ou non ? », article extrait du supplément pour les parents du magazine Popi n° 463, mars 2025. Texte : Joséphine Lebard – Illustrations : Clémence Sauvage.

Couverture du magazine Popi n°463, mars 2025 - Coucou, on joue ? - Supplément pour les parents : “Un animal à la maison : oui… ou non ?”
Couverture du magazine Popi n° 463, mars 2025 et supplément pour les parents. En kiosque dès le 19 février.