Avec la découverte de la marche, un nouveau monde s’ouvre aux tout-petits. Et nous, parents, sommes vite fatigués de courir après une tornade… Que se passe-t-il pendant cette grande étape de son développement ? Explications du magazine Popi pour mieux comprendre cette période intense, et se souvenir qu’un enfant qui bouge, qui saute et qui court, c’est un enfant en bonne santé !
La marche, un grand pas pour le petit d’homme
Chez l’enfant, la marche s’acquiert généralement entre 12 et 18 mois. Une période sportive pour les parents, mais indispensable, comme le rappelle la psychomotricienne Anne-Laure Huveau-Scandola : “Si le petit bouge tout le temps, c’est d’abord parce que la marche lui permet d’explorer sensoriellement le monde. Grâce à elle, il va pouvoir sentir, voir, goûter plus facilement.”
Il galope partout car cela lui permet de développer sa motricité : “La force musculaire s’accroît, c’est donc aussi le moment où il découvre son corps.” Enfin, dimension à ne pas oublier : comme l’enfant est en cours d’acquisition de la parole, bouger, sauter de joie, trépigner constitue autant de façons pour lui d’exprimer ses émotions !
- Christophe, papa de Théo, 15 mois : “Depuis quelque temps, Théo crapahute partout. On ne va pas se mentir, être toujours sur ses talons, c’est un peu épuisant.”
Le monde à portée de pieds !
Bien sûr, c’est exténuant de courir après un tout-petit. Mais c’est aussi l’occasion de constater tout ce qu’il acquiert. La marche lui permet de travailler sa motricité globale ainsi que sa motricité fine, mais aussi de mieux appréhender l’espace.
Anne-Laure Huveau-Scandola souligne également qu’elle va favoriser l’acquisition de la parole. “Le langage se développe par le tâtonnement”, rappelle-t-elle. Aller chercher ou désigner un objet est aussi l’occasion d’apprendre à le nommer. Enfin, comme le souligne Héloïse, la maman d’Antonin, la marche est une source de joie pour les enfants comme pour les parents. Tandis que nous admirons ses progrès, lui se sent encouragé et affermit ainsi sa confiance en soi.
- Héloïse, maman d’Antonin, 2 ans : “Dès que notre fils a commencé à marcher, je me souviens de son regard radieux quand on l’encourageait et qu’on s’émerveillait.”
Temps calme à la demande
Pour l’enfant, c’est une telle source de plaisir de découvrir la marche que, parfois, l’excitation le submerge. Quand le retour au calme s’avère nécessaire, Anne-Laure Huveau-Scandola préconise des activités “enveloppantes”, comme passer quelques minutes avec son enfant dans les bras pour regarder par la fenêtre, ou raconter une histoire à l’abri dans une cabane de vieux draps. Pour favoriser la concentration pendant ce temps de lecture, elle conseille de donner à l’enfant un petit objet, une balle par exemple : “Cela lui permet de demeurer actif avec ses mains.”
En revanche, avant 3 ans et l’acquisition du langage, on laisse de côté la télé. Les écrans donnent l’illusion d’un enfant concentré, mais s’il semble capté, il l’est surtout par la lumière, et il ne peut pas gérer toutes les informations qui lui parviennent.
- Yvan, papa de Rosalie, 2 ans et demi : “Rosalie peut avoir un côté bulldozer qui donne à nos week-ends des airs de joyeux chantier ! Pour faire retomber la pression, la musique fonctionne très bien, le classique surtout. Les œuvres pour piano d’Erik Satie sont plébiscitées : ce sont des airs assez paisibles qu’on écoute en famille sur le canapé.”
Savourons, ça ne va pas durer…
Pour reprendre courage, première bonne nouvelle : cette période ne dure pas ! Il se peut même qu’on en vienne à la regretter quand, à l’adolescence, un treuil sera nécessaire pour sortir notre progéniture du lit. Deuxième bonne nouvelle : “Un enfant qui s’agite, qui est curieux, il faut s’en réjouir ! s’enthousiasme la psychomotricienne. Cela signifie qu’il est en bonne santé mentale et physique, que sa maturation physiologique suit bien son cours.” Pour un parent, même épuisé, voilà une information plutôt réconfortante !