L’étiquette « fan de… » n’est pas toujours facile à assumer au collège ou à la maison. Okapi, le magazine Bayard Jeunesse des 10-15 ans, explique à nos ados comment leur passion les aide à trouver des sources d’inspiration en dehors de leurs parents, à tisser des liens et à développer leur créativité. À lire pour ne plus voir du même œil les posters de Taylor Swift accrochés sur tous les murs de leur chambre.
Être fan, une passion
Être fan, ça peut être dévorant… Mais c’est aussi une façon de grandir et d’apprendre.
Fan de Lamine Yamal, le témoignage de Lili, 13 ans
Quand Lamine Yamal a marqué contre la France à l’Euro 2024, j’étais scotchée ! Son dribble, sa précision… c’était incroyable. Surtout qu’il n’a que 17 ans ! Depuis, je regarde tous ses matchs. Pourtant, je fais du basket et pas du foot. J’ai même acheté un maillot avec son nom et je suis son club, Barcelone, sur WhatsApp. J’ai aussi une galerie entière de photos de lui dans mon téléphone.
Fan de Léon Marchand, le témoignage d’Adèle, 13 ans
« Si j’admire Léon Marchand, ce n’est pas pour son physique, mais pour son mental, et sa manière de nager, surtout la brasse, qui m’inspirent. Je me dis que tout est possible et ça me motive dans mes propres entraînements. Je n’ai pas de poster de lui, mais je ne rate pas une compétition. »
Être fan, il n’y a pas de honte à avoir !
L’étiquette “fan de…” n’est pas toujours facile à assumer. Et pour cause. “Fan” est dérivé du mot “fanatique”, et dès qu’on l’entend, on pense à des admirateur(trice)s enflammé(e)s. C’est peut-être pour ça que tu gardes ta passion bien au chaud, entre les quatre murs de ta chambre. Pourtant, la plupart des fans ne sont pas déchaîné(e)s. Leur passion les aide à grandir, pas à se perdre !
Fan d’Helena, le témoignage de Léa, 14 ans
J’ai découvert Helena en regardant la Star Ac’ l’année dernière, et sa voix m’a immédiatement touchée. Je me suis abonnée à ses réseaux sociaux, et j’ai même payé pour la rencontrer en backstage pendant la tournée des candidats. Je lui ai offert une sacoche banane customisée, avec écrit “Notre gagnante” dessus. À l’intérieur, j’avais glissé des photos d’elle et des petits mots doux écrits au dos. Elle était super émue !
Être fan, une façon de s’émanciper… et de se cultiver
L’adolescence, c’est souvent compliqué : tu n’es plus un(e) enfant, pas encore un(e) adulte. Tu cherches de nouveaux repères et c’est normal ! En devenant fan, tu trouves une source d’inspiration en dehors de tes parents. Ton idole incarne les qualités que tu rêves d’avoir, et ça t’aide à projeter la personne que tu souhaites devenir. C’est aussi une façon de t’évader et de rendre le quotidien un peu plus léger.
Être fan, c’est vouloir tout savoir sur la personne qu’on admire : son parcours, ses passions, ses projets… Cet intérêt éveille ta curiosité et te pousse à chercher des infos auxquelles tu n’aurais jamais pensé. Résultat, tu deviens un(e) expert(e) dans ton (ou son) domaine ! Contrairement aux idées reçues, un(e) fan n’est pas un mouton : c’est quelqu’un qui réfléchit et qui donne du sens à sa passion.
C’est quoi la “Stan Culture” ?
L’expression vient de la chanson Stan d’Eminem, sortie en 2000. Elle raconte l’histoire d’un fan obsessionnel, Stan, qui écrit des lettres au rappeur. Mais sans réponse, il sombre dans la colère et le désespoir, jusqu’à commettre l’irréparable. Cette histoire fictive a inspiré le terme “Stan Culture”, qui désigne les comportements parfois toxiques de certain(e)s fans trop extrêmes, prêt(e)s au pire pour obtenir l’attention de leur idole.
Être fan, une communauté
Être fan, c’est appartenir à une tribu, tisser des liens et développer sa créativité.
Fan de Taylor Swift, le témoignage d’Hugo, 14 ans
Les tenues de scène de Taylor Swift me fascinent. Je n’en parle pas au collège, par peur du jugement, mais j’ai créé un compte X pour échanger avec d’autres fans. Peu importe mon nombre d’abonnés, je cherche juste des gens comme moi pour parler et me sentir moins seul.
Le pouvoir du fan-club
Entre fans, on se comprend ! Partager une passion pour la même personne (ou œuvre) montre souvent des affinités et une sensibilité commune. Le fan-club, cette nouvelle tribu, t’offre l’opportunité de rencontrer de nouveaux(elles) ami(e)s. Ensemble, vous vivrez des expériences uniques : passer des heures à attendre un concert, discuter des exploits de ton athlète préféré(e) ou gérer des comptes dédiés sur les réseaux sociaux. Bref, ça te permet de te sociabiliser !
Fan de Naruto, le témoignage de Jeanne, 13 ans
Je suis fan du manga Naruto, mais à l’école, tout le monde se moque de moi. On me dit que c’est “dépassé”, “pas pour les filles” et que j’ai des goûts de “merde”. Du coup, j’ai honte de montrer ma passion, mais heureusement, je dessine mon propre manga et j’écris des fanfictions. Jeanne, 13 ans
Le fan ? Un super créateur et un grand collectionneur
Fabriquer des bracelets d’amitié, écrire des fanfictions, monter une vidéo ou coudre des costumes de cosplay… Être fan, c’est aussi une manière d’exprimer ta créativité et de développer tes talents, pour peut-être un jour devenir à ton tour une source d’inspiration pour les autres.
Quand on est fan, on ne compte pas : tee-shirts de concert, photos dédicacées, figurines… Chaque objet renforce le lien avec ton idole et enrichit ton univers. Certains peuvent même devenir des pièces de collection et se revendre à prix d’or après quelques années. Mais attention à ne pas tomber dans le piège du marketing ! Les produits dérivés, comme on les appelle, sont surtout conçus pour générer de l’argent.
Sherlock Holmes, l’idole des années 1930
Les premiers fan-clubs se forment dans les années 1930, en Angleterre et aux États-Unis ! À la mort du romancier Arthur Conan Doyle, les fans de Sherlock Holmes se réunissent pour continuer à faire vivre son personnage fétiche. Ils publient des fanzines (magazines de fans) et des fanfictions (livres) pour prolonger les aventures du célèbre détective !
Les fans aussi ont leurs petits noms !
Pour une star, la consécration, c’est d’avoir un fandom si dévoué qu’il se choisit un surnom. Tout a commencé avec Justin Bieber et ses Beliebers (contraction de Bieber et believe). Depuis, on a vu naître les Directioners (One Direction), les Selenators (Selena Gomez) et, bien sûr, les Swifties (Taylor Swift).