Garde de bébé : l’art et la manière de parler à la nounou

Sommeil, alimentation, propreté… Avec la nounou qui s’occupe de votre tout-petit chez vous, ou chez elle, il y a toujours mille et un sujets à aborder. Certains peuvent vite devenir conflictuels ! Les conseils du magazine Popi pour créer une relation de confiance avec votre assistante maternelle, et la faire durer…

Restez “pro”

Vous voilà pour la première fois dans le costume de l’employeur… Un rôle pas évident ! Il faut pourtant l’endosser, pour instaurer une relation sans ambiguïté. Animatrice en “Ram” (Relais assistantes maternelles), Marie-Françoise confirme qu’“une base contractuelle solide fonde une bonne relation. Dès le départ, les parents doivent être très clairs sur leurs attentes, jusque dans les détails”. Au quotidien, devenez l’employeur que vous voudriez avoir ! Soyez carré sur les formalités (bulletins de salaire, feuilles de congés, RTT…), respectez la fonction de l’auxiliaire parentale (elle n’est pas femme de ménage), ses horaires (elle a une vie après 19h)…

Papotez

“Le soir, j’essaie de rentrer plus tôt pour discuter avec la nounou, raconte Vanessa. On parle des enfants, mais aussi d’elle, de sa famille…” Ces échanges installent une complicité. C’est aussi le moment de s’intéresser à ce que la nourrice a vécu avec les enfants dans la journée, d’écouter ce qu’elle dit de leur humeur, de leurs progrès… Professionnelle de la petite enfance, elle est une grande connaisseuse de vos enfants, avec qui elle passe beaucoup de temps ! L’écouter, c’est reconnaître sa place et la valoriser.

Soignez la forme

“Bonjour”, “Merci”, “Bonne soirée”… Pressés par le temps, on oublie parfois ces petits mots qui huilent les rouages. Ils sont pourtant indispensables, même dans les textos !

Prenez le temps

“Mieux vaut prévenir la nounou si on souhaite aborder un sujet délicat avec elle, conseille Franck, père de deux enfants. Si on la prend au dépourvu, elle peut se sentir agressée.” Pour caler les dates des vacances, on prévoit 10 minutes au calme, si possible sans enfants. Pour aborder un problème, on évite d’être sous le coup de l’émotion, ce qui pourrait faire monter le ton. “Quand j’ai su que, contre mon avis, ma fille passait des heures devant la télé, j’étais furieuse ! se souvient Marie. J’ai pris du recul pour éviter une réaction trop vive. J’ai été ensuite capable d’exprimer fermement – mais calmement – ma demande, qui a été entendue.”

Mettez-vous à sa place

Une journée avec un petit est rarement de tout repos. Alors avec deux, trois, voire quatre ! “On travaille 10 heures par jour, avec parfois 30 minutes pour déjeuner”, témoigne Wafa, nourrice à domicile. Avec souvent un salaire modique et des attentes parentales démesurées. “Il n’y a pas de nourrice idéale… comme il n’y a pas de parents idéaux”, rappelle Marie-Françoise. “Certains parents laissent l’évier plein de vaisselle sale, arrivent en retard sans prévenir ni s’excuser, me demandent de récupérer leurs colis… Je suis arrangeante, mais j’aime que les parents le soient aussi”, confie Audrey, auxiliaire parentale.

Hiérarchisez

“Je sais que la nounou donne des chips aux enfants, regrette Charlotte. Mais quand je les retrouve, ils sentent son parfum, preuve qu’ils ont été bien câlinés !” Tous les sujets ne valent pas la peine d’être discutés. “On avait une nounou qui vidait un flacon de liquide vaisselle par semaine, rayait toutes nos poêles… mais les enfants étaient bien, ce qui est le plus important !” estime Pascale. Il faut choisir ses priorités… et savoir lâcher sur le reste.

“Avec la nounou, parlez tout doux”, supplément pour les parents du magazine Popi de septembre 2017. Texte : Aziliz Claquin, illustration : Zelda Zonk.