Comme Lulu, dans le numéro d’Astrapi de septembre, votre enfant vous demande un téléphone portable ? Et, comme les parents de Lulu, vous ne savez pas trop quoi répondre ? Nous vous proposons de lire en famille cette bande dessinée, et de puiser dans les conseils du magazine Astrapi, pour réfléchir ensemble et fixer des règles.
Le portable, un (très) long sujet de discussion parents-enfants
Ça y est… Votre enfant n’a même pas 11 ans, et déjà le moment tant redouté est arrivé : comme Lulu (Astrapi n°1019), il ou elle “veut” un téléphone portable. Enfin, il ne vous l’a pas dit exactement comme ça : il vous a peut-être demandé avec un grand sourire si, par hasard, éventuellement, un jour, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, il pourrait avoir… un téléphone portable. À moins qu’il n’ait piqué une crise à table en vous traitant de pires parents du monde ?
En tout cas, vous voilà entrés dans l’ère des “tendres” échanges parents/enfants au sujet du téléphone portable. Comme vous vous en doutez, cette phase va durer un certain temps. Commençons tranquillement par la première étape : votre enfant, dont vous changiez encore les couches il y a peu, veut un téléphone. Si vous lisez cet article, c’est probablement qu’il insiste lourdement et que, de votre côté, vous n’êtes pas très partant(e). Voici quelques conseils pour aborder au mieux cette phase merveilleuse.
Un portable : pour quoi faire ?
• Commencez par botter en touche. Puisque l’ère des échanges au sujet du téléphone portable va durer longtemps, tant que votre enfant n’aborde pas le sujet à TOUS les repas, nous vous conseillons de faire comme si vous n’aviez rien entendu. Il est urgent de temporiser !
Si votre enfant ne parle plus que de ça, refuse de s’alimenter, fait des cauchemars au cours desquels il vous semble bien entendre des mots étranges tels que “smarteufonne” ou même “ouatesape”, il est temps de dialoguer. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles votre enfant peut rêver d’un portable, il sera instructif de connaître celle qui le taraude le plus.
• Bien sûr, le premier téléphone a trait au rite initiatique. Votre enfant vous a expliqué que “tout le monde à l’école en a un” ? Sachez que sauf s’il a sauté énormément de classes, c’est faux. En CM1-CM2, un mélange d’études chiffrées et de constatations empiriques nous fait arriver à la conclusion qu’environ un tiers des enfants en sont équipés. Ce n’est pas négligeable, mais c’est loin d’être “tout le monde”.
• Votre enfant a peut-être des motivations plus prosaïques, au premier rang desquelles intégrer différents groupes WhatsApp : celui de la classe, des cousins… Vous pouvez lui proposer d’intégrer ces groupes sur la tablette familiale. Ou sur votre smartphone (à condition que vous vous sentiez prêt(e) à voir défiler sur votre appareil tout un tas d’émojis énigmatiques).
• Peut-être s’agit-il de le rassurer quand il reste un peu tout seul à la maison, ou rentre de l’école par ses propres moyens ? Ou peut-être tout autant de VOUS rassurer ? Bref, pour tout le monde, “ce serait quand même pratique” ? Pourquoi ne pas commencer par une vieille invention appelée le “téléphone fixe” ? Comme il est généralement inclus avec la box télé, il vous suffira de vous procurer un combiné.
Mais si l’option téléphone fixe vous paraît d’un autre âge, vous pouvez opter – toujours en temporisant – pour ce que certains enfants appellent un “neuf touches” ou encore un “Nokia”. Vous savez, ces petits téléphones qui ne servent qu’à téléphoner ? (On sait, c’est dingue). L’enfant peut téléphoner, à la limite envoyer des SMS (mais le moindre texto prend dix minutes…)
• Réfléchissez, puis annoncez un âge, ou une classe, avant lequel il n’y aura a priori pas de smartphone. Quoi que vous décidiez, il faudra, vous le savez, essayer de fixer des règles claires et de vous y tenir. Et surtout, surtout, montrer l’exemple dès à présent. Pas de téléphone à table, ni dans les chambres (aïe) et pas d’œillades à votre smartphone (même si vous mourez d’envie d’aller faire un tour sur Instagram) pendant que vous expliquerez à votre enfant que les écrans, c’est super, mais addictif… Bon courage !