Ça y est, tout le monde est sur le pont ! Avec la rentrée des classes, enfants, et parents, entament un nouveau cycle ! Pour vous aider à démarrer l’année scolaire du bon pied, des familles, des enseignants, des Atsem partagent expériences et conseils dans le magazine Pomme d’Api.
Une rentrée, ça fait envie !
Hervé, papa de trois filles, dont Rose, 2 ans et demi
“Ma petite dernière nous parle de l’école depuis six mois. Je l’ai déjà retrouvée sur le chemin qui mène à l’arrêt du car de ramassage scolaire : elle partait à l’école ! Elle attend la rentrée avec grande impatience.”
Une rentrée, ça inquiète un peu
Cécile, maman d’Hugo, 7 ans.
“Je sentais qu’avec moi, la séparation serait compliquée. C’est donc mon compagnon qui a accompagné notre fils les premiers jours.”
Alexandra, Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles. L’Atsem accompagne les enfants pendant différents moments de la journée.)
“Pour le duo enseignant/Atsem, la rentrée est un temps fort : les enfants et leurs parents arrivent avec des attentes, des joies, des inquiétudes. À nous d’accueillir cela. Certains enfants se séparent pour la première fois de leur famille. Pour la plupart, même ceux qui sont allés en crèche, c’est une première expérience de collectivité. Notre travail va consister à les faire entrer dans le rôle de l’élève, tout en respectant l’enfant qu’ils sont.”
Stéphanie, directrice d’école maternelle
“Je déplore que la rentrée en petite section soit parfois le prétexte à une course à la propreté. Pour moi, être “propre”, cela signifie savoir manifester son besoin d’aller aux toilettes. Des accidents, il y en a toujours
Alexandra, Atsem
“Les parents doivent absolument prendre le temps d’expliquer à l’enfant comment va se dérouler la journée : où il mange, qui vient le chercher, à quel moment… Un parent qui part en catimini, c’est catastrophique !”
Paola, enseignante
“Une année, en petite section, certaines mamans pleuraient aussi… Il fallait que je rassure les deux ! Je peux vous dire que c’est bien plus facile de calmer un enfant qu’un adulte !”
Une rentrée, ça se prépare
Alexandra, Atsem
“Je conseille aux parents d’inciter leurs enfants à l’autonomie : s’habiller seuls, manger seuls, enfiler ses chaussons seuls… Ce n’est pas toujours simple d’accepter que son enfant quitte son statut de tout-petit. Mais pour l’enfant, c’est valorisant de faire seul !”
Stéphanie, directrice d’école maternelle
“Bien sûr, on peut lire des albums, des magazines, qui traitent de la rentrée, mais il ne faut pas en parler plus que ça non plus. Répéter sans cesse : «Tu es grand, tu vas aller à l’école», ça met la pression !”
Une rentrée, ça fatigue !
Cécile, maman d’Hugo
“Je ne pensais pas que l’école était bien plus fatigante que la crèche ! Quand on est allés chercher notre fils à la garderie du soir, il était couché par terre dans la cour. À notre approche, il a éclaté en sanglots. Tout s’était pourtant bien passé, mais il était épuisé. J’ai gardé cette image en mémoire : terrible !”
Alexandra, Atsem
“Les enfants qui vont au périscolaire, parfois de 7 h 30 à 19 heures, ont un rythme que nous n’imposerions pas à des adultes.”
Paola, enseignante en CP
“J’insiste auprès des parents : que les enfants se couchent tôt ! Certains se couchent après 21 heures, 21 h 30, voire plus tard : comment apprendre à lire si on manque de sommeil ?”
Hervé, papa de Rose
“Chaque année, on essaie de reprendre le rythme avant la rentrée : se coucher plus tôt… Mais ça ne marche jamais ! Finalement, les enfants se recalent dès les premiers jours d’école.”
Une rentrée, on l’accompagne…
Cécile, maman d’Hugo
“On a affiché un emploi du temps imagé de la semaine de notre fils dans la cuisine. J’avais fait un dessin sommaire pour “école”, “cantine”, “garderie”, “maison”. Hugo déplaçait une pince à linge au-dessus du jour concerné. Ça lui permettait de repérer le mercredi, et le vendredi, où on prenait des RTT à tour de rôle pour venir le chercher à 11 h 30… C’était vraiment du vite-fait-maison, mais ça l’aidait beaucoup !
En petite section, j’avais aussi instauré un petit rituel avec Hugo. La maîtresse laissait les parents entrer dans la classe. Je lui lisais donc une histoire, puis je partais. La séparation se passait bien mieux comme ça !”
Alexandra, Atsem
“Les parents ont tout à gagner à s’intéresser et même à s’impliquer dans la vie de l’école, en accompagnant une sortie, par exemple. C’est important pour l’enfant.”
Paola, enseignante en CP
“Chaque année, j’insiste auprès de mes petits CP sur deux règles fondamentales : “Ici, on a le droit de se tromper.” J’explique longuement que c’est en se trompant qu’on apprend. Et puis : “Un savoir reste entier même s’il est partagé”, ce qui signifie qu’on peut se copier, s’entraider, demander à l’autre des explications. Mon but est d’installer une atmosphère rassurante, dans laquelle leur parole a autant d’importance que la mienne.”
Une rentrée, c’est bien assez !
Cécile, maman d’Hugo
“Mon fils a commencé le foot en moyenne section. C’était trop tôt. Ne pas avoir d’horaires, de contraintes en dehors de l’école, c’est bien. Et puis le mercredi après-midi reste libre pour inviter des copains !”
Hervé, papa de Rose
“À moins qu’elle ne le demande, on ne proposera pas d’activités supplémentaires à notre fille. L’école impose déjà un rythme et leur fait découvrir assez de nouvelles choses pour ne pas en rajouter. Je crois que pour se construire, les petits ont besoin de se poser, de rêver, de ne pas être sollicités en permanence.”
Une rentrée, ça donne confiance en soi !
Cécile, maman de Sidonie
“Tout ce que j’attends de cette année, c’est que ma fille prenne du plaisir à aller à l’école, qu’elle découvre la joie d’avoir des copains-copines. J’adore la maternelle, je suis ravie de voir tout ce qu’ils y font, et je n’attends pas qu’elle sache reconnaître des lettres, ce n’est pas l’essentiel.”
Alexandra, Atsem
“S’il y a une chose à apprendre à la maternelle, c’est la confiance en soi. Quand l’enfant arrivera au CP, s’il est serein avec les autres enfants, s’il n’a pas peur de l’échec, s’il a intégré les règles de vie commune, ça se passera bien. Alors que si les parents transmettent leurs angoisses de réussite, c’est contreproductif.”
Paola, enseignante au CP
“Au CP, et parfois même avant, les parents se focalisent sur l’apprentissage de la lecture. Je les rassure en leur disant que quoi qu’il arrive, quel que soit son rythme, leur enfant apprendra à lire. Et que lire n’est pas une fin en soi, c’est pour partager de belles choses.”
Stéphanie, directrice
“Les trois années de maternelle sont offertes aux enfants pour qu’ils apprennent à vivre et travailler ensemble. Et pour qu’ils y fassent des explorations : sentir, toucher, mélanger des couleurs, modeler, déchirer, couper…”