À l’école, dans la rue, lors de leurs activités, ou en famille, les enfants entendent parler de laïcité. Astrapi aide ses jeunes lecteurs (7-11 ans) à mieux comprendre le sens de ce mot dans son numéro du 1er juin. Explications de la rédactrice en chef du magazine…
“Ça veut dire quoi, la “laïcité” ?
La laïcité est au cœur de l’actualité. Ce n’est pas la première fois. Mais les événements de janvier dernier ont ravivé le débat. Un grand nombre de Français se sont mobilisés pour défendre cette spécificité française. Mais pour défendre quoi au juste ? Le droit de chacun à exprimer librement ses convictions (y compris religieuses) ou le devoir de les reléguer dans l’espace privé ? Une neutralité bienveillante de l’État à l’égard de toutes les pensées et les religions ou une méfiance accentuée vis-à-vis de ces dernières ?
Le ministère de l’Éducation nationale a lancé une “grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République” dont la laïcité fait partie. Mais comment en parler aux enfants ? Avec quels mots les toucher ?
À Astrapi, soucieux d’expliquer l’actualité à nos lecteurs, nous avons cherché la meilleure façon de les aider à comprendre ce mot dont ils entendent parler à l’école, dans la rue, lors de leurs activités, ou en famille… C’est pour cela que nous avons choisi de mettre en scène un moment de vie quotidienne et de faire dialoguer très simplement une petite fille et son papa dans la rubrique “Pense pas bête” du numéro d’Astrapi du 1er juin 2015.
Les enfants sont de fins observateurs et leurs questions viennent souvent quand on ne s’y attend pas ! Dans cette double page, la petite fille pose des questions sur les “signes” qu’elle voit autour d’elle : une kippa, un voile… Et cela se révèle très intéressant ! Car certains signes sont “clairs”. La kippa est un signe religieux. On peut donc dire qu’un homme qui en porte une est de religion juive et qu’il fait le choix de le montrer. D’autres le sont moins ! C’est le cas du foulard qui est un signe religieux pour certains, une habitude culturelle pour d’autres. Le cas aussi de l’absence de signes : la plupart des croyants n’affichent pas leur croyance dans l’espace public, ou alors occasionnellement.
À la question : “Mais alors comment on sait si quelqu’un est d’une religion ou pas ?”, le papa peut répondre : “On ne sait pas.” Car c’est cela que permet la laïcité : la possibilité de croire ou de ne pas croire, d’afficher ses convictions ou de ne pas le faire, à condition de respecter les autres et les lois de la République. Et cela est permis par un cadre qui est celui de la neutralité de l’État et de ses représentants.
La laïcité est donc expliquée dans sa dimension juridique et sa finalité. Ce n’est pas une “opinion”. C’est un cadre juridique français qui vise à rendre possible deux choses : d’une part, la liberté de conscience et de pratique religieuse de chacun et, d’autre part, l’égalité de tous les citoyens devant la Loi. C’est un “outil” qui nous permet de vivre ensemble, avec nos différentes façons d’envisager la question de Dieu et du sens de notre existence.
Gwénaëlle Boulet, rédactrice en chef du magazine Astrapi