Votre ado croule sous les devoirs ? Il ou elle a du mal à se concentrer en classe ou n’a pas envie de se mettre au travail ? Ses notes sont mauvaises ?… Le magazine Okapi a sélectionné des problèmes courants au collège et demandé à des spécialistes (enseignant, psychologue, coach parental, experte en organisation…) leurs conseils pratiques pour les résoudre. Un article à télécharger… et à partager.
Problème n°1 : “Je n’arrive pas à suivre les cours en classe !”
Participe davantage. “Si tu arrives en cours sans te souvenir de ce qui s’est dit la fois précédente, c’est que tu n’as pas été actif(ve). Participe davantage, pose des questions ou réponds à celles du professeur. Si tu as un problème de compréhension ou de vocabulaire, pose des questions aux professeurs, sans avoir peur des éventuelles moqueries. Et n’hésite pas à leur demander de changer de place pour mieux apprendre !” Stéphane Bicheler, professeur d’histoire-géographie au collège
Couche-toi plus tôt. “Se mettre devant en classe est le plus efficace, même si on a l’image des « têtes de classe » du premier rang… Avant le cours, préviens gentiment les élèves autour de toi que tu as besoin de te concentrer pour ne pas être largué(e). Autre solution, si le/la prof est d’accord : ne pas écrire, juste écouter le cours, et récupérer les notes plus tard. Et n’oublie pas que le cerveau a besoin de sommeil : essaie de te coucher tôt !” Clémence Nicolet, étudiante en 3e année de médecine
Problème n°2 : “J’ai trop de devoirs !”
Fais appel aux délégués. “Si c’est vraiment une charge de travail plus importante que d’habitude, avec plusieurs contrôles dans la même semaine, demande aux élèves délégués d’en parler aux professeurs. Certains accepteront peut-être de décaler une évaluation ou de vous faire réviser en classe pour le contrôle.” Stéphane Bicheler, professeur d’histoire-géographie au collège
Répartis mieux la charge. “Tu fais partie des élèves qui attendent le dernier moment pour s’y mettre ? Demande à tes parents s’ils peuvent t’aider à « saucissonner » ta charge de travail. En effet, ils ont souvent une meilleure vision du planning de la semaine, et notamment des moments où tu es le plus en forme.” Laurence Einfalt, experte en organisation, coauteure de Savoir s’organiser (éditions Eyrolles)
Gère les priorités. “Au collège, contrairement à l’école primaire, il faut raisonner « à la semaine » ! Procède par priorités : les devoirs pour le lendemain sont à faire en premier, mais regarde aussi si tu as des gros travaux pour les jours suivants (rédaction, exposé, DM…). Auquel cas tu dois prévoir d’y travailler un peu chaque jour, en permanence ou à la maison. Une méthode pour bien gérer ton temps ? Celle du « pomodoro » : liste tes devoirs, choisis une tâche à effectuer et programme ton chrono sur 25 minutes par exemple. Quand ça sonne, fais une pause de 5 minutes en marchant jusqu’à la cuisine pour boire un verre d’eau (le cerveau fonctionne mieux si tu t’hydrates régulièrement), puis recommence.” Véronique Maciejak, experte en coaching parental et auteure de 1, 2, 3, les devoirs ne sont plus un cauchemar ! (éditions Eyrolles)
Problème n°3 : “Je bosse mais j’ai de mauvaises notes !”
Fais des interros à la maison. “Relire son cours ne permet pas de l’apprendre, on doit être interrogé. C’est la seule méthode, du point de vue neurologique, qui permet de retenir longtemps. Alors il faut le faire à la maison, avant le contrôle !” Éric Turon-Lagot, psychologue de l’Éducation nationale
Enrichis ta mémoire. “La régularité est très importante. En médecine, on utilise souvent la « méthode des J » : on apprend son cours le premier jour (J0, pour jour zéro), puis on révise en allongeant l’intervalle entre les jours : à J1, puis à J3, J7, J15… Ce rythme permet aux informations d’être bien stockées dans la mémoire à long terme.” Clémence Nicolet, étudiante en 3e année de médecine
Apprends en plusieurs temps. “Pose-toi ces trois questions : ai-je été attentif(ve) en cours ? Ai-je été actif(ve) en classe ? Me suis-je donné un temps de répétition suffisant ? S’il manque un élément, ça ne fonctionnera pas ! Le 3e point est important : si le professeur répète pendant son cours, c’est fait exprès ! On consolide l’apprentissage en apprenant en plusieurs fois. Si tu t’y mets la veille d’un contrôle, c’est inefficace. Toutes les nuits, le cerveau trie les infos à retenir.
Et avoir un retour sur son travail est primordial : celui de l’enseignant(e)… mais aussi le tien ! Tu dois t’auto-évaluer : « J’ai eu 8 en anglais, pourquoi ? ». Décris la situation : « je n’ai pas réussi tel exercice », puis explique-la : « j’ai été absent(e) », « j’ai des lacunes »… Enfin, demande-toi ce que tu vas changer, en te donnant du temps et des objectifs atteignables.” Stéphane Bicheler, professeur d’histoire-géographie au collège
Problème n°4 : “C’est dur de me motiver à travailler à la maison !”
Éloigne les distractions. “Installe-toi où tu te sens le mieux : dans la cuisine au milieu de l’agitation familiale, ou au calme. Assis(e) à ton bureau ou allongé(e) sur ton lit. Éloigne toute source de distraction trop tentante : mets ton téléphone dans une autre pièce, ou confie-le à tes parents.” Laurence Einfalt, experte en organisation
Travaille à plusieurs. “Travailler à plusieurs (amis, frères et sœurs) peut être plus motivant. Une autre solution est de rester en permanence pour faire tes devoirs car l’ambiance est studieuse.” Clémence Nicolet, étudiante en 3e année de médecine
Choisis ta musique. “Si tu as besoin d’un fond sonore pour te motiver, une règle : pas de musique connue avec des paroles. Le cerveau n’est pas conçu pour lire un cours et écouter des paroles en même temps, il y a un conflit sensoriel ! Choisis une playlist « musique d’ambiance », qui, elle, peut améliorer ta qualité d’attention.” Éric Turon-Lagot, psychologue de l’Éducation nationale
Exprime tes compétences. “Trouve du sens à tes apprentissages ! Décode la consigne de chaque devoir : il y a toujours une compétence derrière. Par exemple, la question « qui est la victime dans cet extrait ? » est faite pour vérifier la compétence « prélever une information dans un texte ». Les compétences que tu acquiers te servent dans presque toutes les matières. Cela vaut le coup d’y investir du temps.” Stéphane Bicheler, professeur d’histoire-géographie au collège
Hiérarchise selon tes goûts. “Au choix : profite d’avoir plus d’énergie pour attaquer par le plus difficile, ou rassure-toi en commençant par ce que tu aimes. Tu as réussi ? Félicite-toi ! Essaie aussi de comprendre l’intérêt des devoirs. Fais des liens avec ce qu’il te plairait de faire plus tard. Tu veux voyager dans le monde entier ? Les langues, c’est essentiel !” Véronique Maciejak, experte en coaching parental
Problème n°5 : “Ma meilleure amie réussit mieux, alors qu’elle travaille moins !”
Accepte tes difficultés. “On n’a pas tous les mêmes facilités ! C’est pareil quand deux frères ou sœurs avec trois ans d’écart n’ont pas le même horaire de coucher… Cela peut créer une jalousie du plus jeune, mais en fait, c’est normal !” Éric Turon-Lagot, psychologue de l’Éducation nationale
Initie-toi aux flashcards. “Travailler, ça se… travaille ! Certains ont besoin de toucher ou manipuler (un stylo par exemple), de griffonner sur un cahier, d’autres de bouger pour mieux apprendre une leçon… Ton amie a peut-être déjà trouvé comment être plus efficace. Les intelligences sont multiples, à toi de voir ce qui fonctionne pour toi !
Un outil pour retenir tes cours : les flashcards. Après avoir compris ta leçon, découpe une feuille A4 en huit morceaux. Sur chacun, écris au recto une question simple, et mets la réponse au verso. Pour réviser, mélange, pioche, et vérifie que tu sais répondre à tout !” Véronique Maciejak, experte en coaching parental
Problème n°6 : “En travaux de groupe, c’est toujours moi qui fais tout !”
Commencez par vous répartir le travail. “Une fois le groupe constitué, répartissez-vous les tâches et montrez à l’enseignant(e) votre organisation. Comme ça, si quelque chose n’est pas fait, on sait qui est responsable. Pour éviter que ça arrive, choisissez un «maître du temps », chargé(e) de réclamer chaque partie pour telle date.” Clémence Nicolet, étudiante en 3e année de médecine
Entraidez-vous ! “Parfois, un élève trouve qu’un autre n’a pas bien fait les choses et reprend le travail, d’où son impression de « tout faire ». Il faut accepter que les autres ne fassent pas comme nous, du moment qu’ils répondent aux critères demandés par l’enseignant(e). De plus, dans un groupe, tout le monde n’a pas le même niveau. Le/la plus fort(e) doit aider le/la plus faible en détaillant les étapes à réaliser. Il ne faut pas lui dire « tu t’occupes de l’intro », c’est trop flou, mais plutôt « trouve la date de naissance de telle personne, où elle a vécu, etc. »” Véronique Maciejak, experte en coaching parental
Problème n°7 : “Je suis nul(le). L’école, c’est pas pour moi…”
Comprends ce qui se passe. “Si un professionnel a diagnostiqué un trouble de l’attention, une dyslexie, une dysgraphie… ta scolarité doit alors être aménagée. Autrement, le problème vient peut-être d’un conflit entre l’envie de disposer toi-même de ton temps et tes obligations d’élève…” Éric Turon-Lagot, psychologue de l’Éducation nationale
Sois gentil(le) avec toi-même. “Tu baisses les bras ? Demande de l’aide pour reprendre confiance en toi : tes parents, un psychologue, un enseignant, un coach scolaire… Au lieu de dire « je ne comprends rien », regarde ce qui n’a pas fonctionné dans ton apprentissage, et ce que tu sais faire. Note comment tu te sens avant de faire une tâche, pendant que tu l’effectues, et après. As-tu remporté un succès ? Sois gentil(le) avec toi-même : progresser prend du temps.” Stéphane Bicheler, professeur d’histoire-géographie au collège
Appuie-toi sur tes forces. “Non, tu n’es pas nul(le) ! C’est juste que tu n’as pas compris une leçon ou un chapitre. J’encourage les parents à ne pas dire : « Ah, ça c’est facile, je vais t’expliquer. » Tu peux l’entendre au sens de « je suis bête, vu que je n’ai pas su ». Il vaut mieux que l’adulte dise : « J’aime bien cette leçon, je vais trouver une méthode pour te l’expliquer. » Il peut s’appuyer sur tes forces, et passer par la parole, par des schémas en couleur, des mimes… Si tu n’as toujours pas compris, c’est peut-être que la façon d’expliquer n’est pas la bonne. Cela ne doit pas t’inquiéter : ce sont nos différences qui font la richesse de notre monde !” Véronique Maciejak, experte en coaching parental
Podcast “Ma vie d’ado” : des collégiens donnent leurs trucs pour progresser au collège
Le podcast “Ma Vie d’Ado”, proposé par le magazine Okapi, ce sont des témoignages d’ados, venus de toute la France. L’émission s’adresse aux adolescents… mais pas seulement. Ces tranches de vie racontent qui sont les ados d’aujourd’hui. C’est intime, joyeux, drôle, triste, tranquille ou mouvementé, bouleversant comme une vie d’ado !