Sable sous les pieds, petites bêtes inconnues, mer à perte de vue… Que de nouveautés attendent votre tout-petit cet été ! Comment va-t-il réagir ? Le supplément pour les parents du magazine Popi vous conseille pour que petits et grands profitent de ces moments de découverte, loin de la routine et du stress quotidien. Bonnes vacances !
La mer !
Pendant vos grandes vacances, un moment capital de la vie de votre tout-petit sera immortalisé par moult vidéos et photos : la découverte de la mer ! Petits crabes agrippés aux rochers, vagues écumant sur le sable… et cette mer qui s’étend à perte de vue ! Un séjour à la mer est nécessairement riche de promesses et de découvertes. Pour votre enfant, mais aussi pour vous, impatients de le voir grandir.
Ensemble, c’est tout
Voilà sans doute l’enjeu majeur des vacances à la mer : vous allez avoir du temps les uns pour les autres, et pour vous découvrir loin de la routine et du stress quotidien. “Beaucoup de parents sont en manque de temps partagé avec leur enfant le reste de l’année, confirme Catherine Potel*, psychomotricienne et psychothérapeute. La mer constitue un beau terrain d’observation de son petit, et un espace d’expériences ludiques à vivre en famille.”
* C. Potel est l’auteure de “Bébés et parents dans l’eau” et “Le corps et l’eau”, éditions Érès, 2015 et 2017.
Tout le monde à l’eau… ou pas !
En termes de découverte, celle de la mer reste évidemment la plus importante. Mais, même si vous adorez l’eau, concernant votre enfant, “il convient de proposer, de respecter son rythme, jamais d’imposer”, rappelle Jacques Nicolas, administrateur de la Fédération des activités aquatiques d’éveil et de loisir (FAAEL) et président-cofondateur du Baby-Club de Beauvais.
Et pour cause : la mer, c’est plus froid que l’eau de la baignoire ou de la piscine, plus grand aussi… Si l’enfant n’a pas envie, inutile de lui forcer la main. On peut, en revanche, creuser un petit bassin qui lui permettra de s’acclimater en douceur.
Comme un poisson dans l’eau
Si l’enfant apprécie les baignades, toujours avec brassards, d’autres possibles s’offrent à lui. “Il s’affranchit du poids de son corps, explique Jacques Nicolas. D’un déplacement en deux dimensions sur la terre ferme, il expérimente celui en trois dimensions.” Pour Catherine Potel, dans l’eau, “le petit se trouve comme enveloppé et fait l’expérience de son corps. Si on se promène dans la mer en portant son enfant, les caresses des vagues font du bien à sa peau”.
Pour les deux spécialistes, l’adulte se doit d’être à l’écoute de l’enfant pour mieux l’accompagner dans ses découvertes. Jouer avec les petites vagues, s’éclabousser, mettre la tête sous l’eau… autant de jeux au cours desquels le parent “doit sécuriser l’enfant sans l’entraver”, rappelle Catherine Potel. Et “si le parent est attentif à 100 %, estime Jacques Nicolas, on peut proposer à l’enfant une frite ou une planche”.
Sur la terre ferme
Sur le rivage aussi, les possibilités ne manquent pas : regarder ensemble les espèces – bigorneaux, crabes, puces de mer – qui peuplent la plage ; expérimenter le crissement du sable sous les orteils ou l’humidité gluante (et rigolote) des algues…
“Courir le long de la plage, jouer au ballon, sont autant d’activités qui raviront les adeptes de la terre ferme”, rappelle Jacques Nicolas. Pour Catherine Potel, “mieux vaut ne pas trop “harnacher” les enfants”, pour leur permettre d’explorer en toute liberté cet environnement. On oublie ainsi couches waterproof et autres maillots de bain avec boudins incorporés qui entravent les mouvements. Car, comme le rappelle Catherine Potel, “la mer et la plage sont de formidables terrains de jeux !”
Trois idées d’activité pour des vacances à la mer
Avant le départ
L’idée de Michel Pedroletti, ancien entraîneur national et ancien directeur de l’équipe de France de natation, auteur de Mon enfant et l’eau (Amphora, 2004) : “Il ne faut pas oublier qu’un enfant a commencé sa vie intra-utérine dans l’eau. L’idéal est donc de ne pas le couper de ce lien au milieu aquatique finalement assez naturel. Pour cela, on peut, au moment de la toilette, l’accoutumer à recevoir un peu d’eau sur le visage en mouillant sa tête avec une petite éponge. On peut aussi, durant l’année, l’emmener à la piscine pour l’habituer à une eau un peu plus froide et à un horizon plus vaste. La découverte de la mer semblera ainsi moins impressionnante.”
Dans l’eau
L’idée de Jacques Nicolas, président du Baby-Club de Beauvais : “à partir de 2 ans, 2 ans et demi, s’il en manifeste l’envie, on peut proposer à l’enfant d’aller chercher des petites choses sous l’eau. Un coquillage, par exemple. Ou alors lancer un petit défi, comme aller chatouiller les pieds de son papa ou de sa maman. Sachant qu’un petit garde naturellement les yeux ouverts et que l’eau salée pique, pensez à le munir d’une paire de lunettes, bien plus adaptées à cet âge-là que le masque !”
Sur la plage
L’idée de Catherine Potel, psychomotricienne : “La plage se révèle être un terrain idéal pour toutes les opérations de transvasement : faire couler de l’eau d’un seau à un autre ; avec une petite pelle, déposer du sable dans un récipient… L’enfant travaille de façon ludique sa maîtrise de la matière ainsi que la coordination de son corps.”
“Quand le tout-petit découvre la mer”, Popi n° 383, juillet 2018 – Texte : Joséphine Lebard. Illustrations : Laurel.