Dire adieu aux couches : le rêve ! Mais comment savoir si votre enfant est prêt ? Et quelle est la bonne méthode pour l’aider à devenir propre, sans pression ? Le supplément pour les parents du magazine Popi vous conseille dans cette étape, à l’approche de l’été et d’une éventuelle entrée en maternelle…
Mon enfant est-il prêt ?
Dire adieu aux couches… le rêve ! Mais pour pouvoir s’en passer, l’enfant doit être prêt. Maîtriser ses sphincters n’est pas si simple. À quels signes le sait-on ? L’agilité de l’enfant est un bon indicateur : se relever seul, grimper à l’échelle du toboggan… Dans sa tête aussi, les choses doivent être en place. C’est-à-dire qu’il doit apprendre petit à petit à être à l’écoute de ses sensations pour repérer son besoin physiologique d’élimination… Traduction : son besoin d’aller vite, vite, sur le pot ! Pas la peine, donc, de s’y prendre trop tôt : plus le parent décide à la place de l’enfant – en le mettant d’autorité sur le pot –, moins celui-ci est attentif à ses sensations.
Quand commencer ?
Si votre enfant réclame lui-même d’aller sur le pot, sautez sur l’occasion ! En revanche, si c’est vous qui l’y invitez, soyez patient. Ça ne l’intéresse pas ? Il change de sujet ? Il “tourne autour du pot” ? La couche pleine ne semble même pas le gêner ? Laissez-lui du temps. Bien sûr, la belle saison est bien plus pratique : moins de vêtements, des activités de plein air… Par ailleurs, si votre famille vit de grands changements (déménagement, naissance…), n’en demandez pas trop à votre enfant. Il arrive même qu’un enfant déjà propre réclame à nouveau une couche. En moyenne, la propreté s’acquiert entre 18 mois et 3 ans et demi. D’abord le jour, puis la nuit, quelques mois plus tard.
Où placer le pot ?
Faire pipi, ce n’est ni un jeu, ni un spectacle. La place du pot est donc dans les toilettes ou dans la salle de bains, mais pas dans le salon, la cuisine ou la chambre. Certains fabricants ont imaginé des pots en forme de voiture ou d’animal. Quelle confusion ! Le pot n’est pas un jouet ! Les réducteurs de lunette de toilettes ont l’avantage de souligner le côté “Je fais comme les grands.” Il faut toutefois veiller à ce que l’enfant puisse s’y jucher seul, pour s’y rendre sans aide.
Vous parlez “pipi-caca” ?
Il y a fort à parier que le sujet occupera les conversations de votre enfant – et les vôtres ! Car ce sera souvent à vous de le lui rappeler : “Tu as besoin de faire pipi ?” (notons qu’il s’agit d’un besoin et non d’une envie…). Normal aussi qu’il observe avec curiosité ce qu’il y a au fond du pot. Les premières fois, il peut manifester une inquiétude : serait-ce un morceau de lui-même ? Il faut alors lui expliquer ce que sont les selles et les urines : les restes de ce qu’il a mangé, une fois que son corps a pris tout ce dont il avait besoin. Normal que l’on s’en débarrasse.
On peut se réjouir avec lui de “ses premiers pas” sur le pot : “Tu peux être fier : on voit que tu grandis, tu fais comme les grands maintenant !” à l’inverse, s’il n’y arrive pas ou s’il y a des accidents, ce n’est pas grave, il y arrivera quand il sera prêt.
Les “petits accidents”
Si vous craignez les petits incidents pendant la période de transition où votre tout-petit passe de la couche au pot, pensez aux “culottes d’apprentissage”. Les jetables se rapprochent beaucoup des couches : dommage, ça donne l’impression de rester bébé… Alors que celles qui sont lavables ont tout du slip ou de la culotte de grande.
Pour limiter les risques, évitez les vêtements trop compliqués : adieu, salopette ! Adieu, boutons difficiles et ceinture !
Et la rentrée en maternelle ?
Un enfant se passe des couches parce qu’il grandit, et non parce qu’il doit aller à l’école ou arranger ses parents. Lui mettre la pression en disant “Mais comment tu vas faire, à la maternelle ?” est contre-productif. Si la rentrée approche sans qu’il semble tout à fait propre, parlez-en avec les responsables de l’école. Une maîtresse balayait le sujet d’un éclat de rire : “Les premiers jours de petite section, on passe notre vie aux toilettes ! Aucune inquiétude !”
En général, l’effet d’entraînement joue beaucoup. Au pire, s’il n’est vraiment pas prêt, il faudra s’organiser pour raccourcir les journées, voire repousser sa rentrée. Mais il y a encore tout l’été pour y penser, et d’ici là, voir peut-être votre tout-petit trouver le chemin du pot…
Quelques lectures “pipi-caca” !
• Les grands coureurs vont sur le pot d’Astrid Desbordes et Pauline Martin, Nathan, 5,90 €, dès 1 an.
Pour Max, le pot n’a aucun intérêt, il préfère sa couche. Mais sa copine Ginger, sans couche, court bien plus vite que lui…
• Non, pas le pot ! de Stéphanie Blake, L’école des loisirs, 12,70 €, dès 2 ans.
On retrouve Simon, l’hilarant lapin créé par Stéphanie Blake, et Gaspard, son petit frère, qui refuse d’aller sur le pot.
• Pipi de nuit de Christine Schneider et Hervé Pinel, Albin Michel Jeunesse, 10,50 €, dès 3 ans.
C’est la nuit. Louis se réveille. Vite, il se lève. Il a envie de faire pipi. Mais où est donc passé son petit pot ?
“Vite, le pot !”, supplément pour les parents, Popi n°382, juin 2018. Texte : Anne Bideault. Illustrations : François Maumont.