“L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.
© Illustration : Marie Touly. Magazine Astrapi n°1041, 1er septembre 2024.

L’école, toute une histoire !

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C’est la rentrée ! Pour accompagner les enfants dans cette aventure, le magazine Astrapi remonte le fil de l’Histoire et leur raconte comment se passait la classe durant l’Antiquité, le Moyen Âge, au temps de leurs grands-parents et même de leurs… parents. De quoi permettre aux petits anxieux de relativiser, et aux enthousiastes d’encore mieux en profiter !

L’école dans l’Antiquité : pas pour tout le monde !

Durant l’Antiquité grecque et romaine, la plupart des enfants travaillent avec leurs parents. Mais certains vont quand même à l’école, surtout ceux des familles riches. À partir de 7 ans, ils apprennent à lire, écrire et compter. Les cours sont donnés sur les places publiques ou sous des porches.

L’école dans l’Antiquité : pas pour tout le monde ! “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Comment ça se passe en classe ?

  • Les élèves romains écrivent sur des tablettes de cire, avec des stylets en fer. Ils mettent leurs affaires d’école et leur repas dans une boîte appelée « capsa ». L’abaque, sorte de boulier, permet d’apprendre à compter.
  • Le maître est très sévère. Avec sa férule en bois ou en cuir, il frappe les élèves qui se trompent… Il n’y a pas de tableau ! On répète les textes jusqu’à les apprendre par cœur.

Au Moyen Âge : une éducation chrétienne

Depuis 789, avec Charlemagne, roi des Francs et empereur d’Occident, les classes sont ouvertes à tous les enfants dans les monastères et les églises du royaume des Francs : ceux qui veulent devenir religieux aussi bien que les enfants d’artisans ou de paysans. Le but : en faire de bons chrétiens et trouver parmi eux des gens qui travailleront pour l’État.

Les plus riches font l’école dans leur château. Ils étudient la lecture et l’écriture avec leur précepteur, un maître personnel. Les garçons apprennent à monter à cheval et à manier l’épée pour devenir chevaliers. Aux filles, on enseigne la broderie et la danse. À la campagne, la plupart des parents ne mettent pas les enfants à l’école. Les garçons aident dans les champs, et les filles à la maison.

Au Moyen Âge : une éducation chrétienne. “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Comment ça se passe en classe ?

  • Dans les monastères, pour mieux mémoriser leurs leçons, les élèves les… chantent ! Ils apprennent aussi en jouant des dialogues, en récitant des proverbes ou en résolvant des problèmes de maths.
  • Les élèves étudient la lecture, l’écriture, les textes religieux et le calcul. On écrit sur des tablettes en cire ou de l’écorce de bouleau. Les enfants de marchands apprennent à lire et à compter pour aider leurs parents dans leur commerce.

Aux temps modernes : des champs à la classe

Du 16e au 18e siècle, de petites écoles sont mises en place dans les villages. Les enfants alternent le travail dans les champs et en classe. Ils y apprennent la morale chrétienne, ainsi qu’à lire et à bien se tenir.

Dès le 17e siècle, les enfants riches des villes vont dans des collèges dirigés par des religieux. Des règles nouvelles se mettent en place. Les enfants sont par exemple réunis dans des classes selon leur âge. Ils passent également des examens pour accéder aux classes supérieures.

À la fin du 18e siècle, certains philosophes disent que l’instruction ne doit pas être laissée aux seuls religieux. Ils ont l’idée d’une « éducation nationale » : confier les écoles à des maîtres formés par l’État.

Aux temps modernes : des champs à la classe. “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Comment ça se passe en classe ?

  • Les élèves viennent à tour de rôle réciter leur leçon au maître. Les autres font ce qu’ils veulent ! On écrit à la plume et à l’encre, sur du papier.
  • La classe se fait dans la maison du maître. Les enseignants sont parfois choisis sur petites annonces ou lors des foires, des sortes de marchés. Dans le Sud-Est, un maître met une plume d’oie à son chapeau s’il sait lire, deux plumes s’il sait aussi écrire, et trois plumes s’il connaît également les mathématiques !

Au 19e siècle : tous à l’école !

En 1881 et 1882, le ministre Jules Ferry rend l’école publique gratuite et laïque (c’est-à-dire non liée à la religion) et l’instruction obligatoire. Tous les enfants doivent être éduqués, pour devenir de bons citoyens. Ils peuvent aller à l’école publique ou à l’école privée. Il y a une école pour les garçons et une école pour les filles.

La cantine n’existe pas encore. Les élèves apportent leur repas dans des paniers. Ils mangent au chaud dans la classe en hiver, et dans la cour l’été. Comme l’eau n’est pas potable, ils boivent du cidre ou du vin mélangé à de l’eau. À l’époque, on pense que le vin éloigne les maladies !

À l’époque, seule une personne sur dix en France sait nager. Pour y remédier, les élèves apprennent les gestes… couchés sur leur table ou sur des tabourets ! Il existe trop peu de piscines pour pratiquer.

Au 19e siècle : tous à l’école ! “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Comment ça se passe en classe ?

  • À cette époque, ça ne rigole pas à l’école. Aucun élève ne doit se démarquer. On force les gauchers à écrire de la main droite, en attachant leur main gauche à la chaise. Les élèves ne doivent parler qu’en français, alors qu’un enfant sur trois parle une langue régionale en famille (breton, basque, catalan…). Les enfants ont droit à une récréation de 10 à 15 minutes. Les bons élèves ont des images en guise de bons points ! Les mauvais élèves portent un bonnet d’âne.
  • En plus du calcul et des dictées, le maître donne aussi des leçons de morale : respect, obéissance, effort…

Au temps des guerres : enfants de la patrie

En 1914, l’État français se sert de l’école pour convaincre les enfants et leur famille que la guerre est importante et juste. Une institutrice, Hélène Brion, est renvoyée parce qu’elle défend la paix devant ses élèves.

Après la guerre de 1914-18, des enseignants réfléchissent à d’autres façons d’enseigner, plus amusantes. Ils partent des envies des élèves et font des expériences. En 1936, le ministre Jean Zay propose des « activités dirigées » : on part avec sa classe en promenade, visiter des musées…

Au début du 20e siècle, la tuberculose, une maladie grave et contagieuse, est très répandue. À l’école, on apprend aux élèves à ne pas cracher au sol et à prendre un bain au moins une fois… par semaine ! Leurs mains sont inspectées par le maître avant qu’ils entrent en classe.

En 1940, l’Allemagne nazie envahit la France. Les maîtres et maîtresses juifs n’ont plus le droit d’enseigner. Des élèves juifs sont arrêtés par la police en plein cours. Certains enseignants prennent le risque de les cacher pour leur sauver la vie.

Au temps des guerres : enfants de la patrie. “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Comment ça se passe en classe ?

  • Des maîtresses ou des personnes à la retraite donnent les cours, à la place des maîtres partis combattre.
  • Les enfants tricotent des écharpes et des chaussettes pour les soldats. Ils apprennent à enfiler un masque à gaz en cas d’attaque.

Dans les années 1960-1970 : l’école se détend !

En mai 1968, 9 millions de Français manifestent en France pour réclamer plus de liberté et d’égalité. Dans les écoles, les maîtres changent leur façon d’enseigner. Ils sont moins stricts, plus proches de leurs élèves. La classe de découverte et la classe de neige sont à la mode depuis les années 1950. Parfois, les maîtres partent un mois entier avec leurs élèves, dans le but d’apprendre un maximum de choses au contact de la nature !

À partir de 1969, les élèves de collège et de lycée peuvent élire des délégués de classe, qui défendent leurs droits face aux professeurs ! Les écoles primaires s’y mettent petit à petit.

La « carte scolaire » est créée en 1963 : les élèves de l’enseignement public doivent aller dans l’école la plus proche de chez eux. Le but est de mélanger les enfants riches et pauvres, et que tous aient la même possibilité de poursuivre des études.

Dans les années 1960-1970 : l’école se détend ! “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Comment ça se passe en classe ?

  • À partir de 1975, filles et garçons sont officiellement mélangés dans les classes. Moins salissant, le stylo-bille remplace peu à peu le stylo-plume.
  • Depuis les années 1950, la polycopieuse permet à l’enseignant de reproduire un texte en direct, sur plusieurs feuilles.

Dans les années 1990 : la classe de tes parents

Dans les années 1980 et 1990, les jeux sont de plus en plus présents dans la cour et dans les classes. Les écoles s’équipent aussi de leurs premiers ordinateurs.

À partir des années 1980, l’État crée des « ZEP », c’est-à-dire des zones d’éducation prioritaire. L’idée est de donner plus d’argent aux écoles des zones les moins riches du pays, pour que tous les enfants de France aient les mêmes chances de réussir.

Dans les années 1990 : la classe de tes parents. “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Ça se passe comment à la récré ?

  • Dans les années 1990, c’est la mode des Pogs (des jetons à dégommer) et des Tamagotchi (un jeu électronique). Mais les jeux classiques sont toujours là : billes, loup, chat perché, épervier… Dans la cour, plein d’enfants jouent à l’élastique !

Ton école, plus verte et inclusive !

Même s’il y a de plus en plus d’écrans dans la société en général, les consoles de jeux vidéo et les téléphones portables restent interdits en classe et dans la cour ! Le tableau est parfois remplacé par un écran. On peut écrire dessus avec un stylet numérique et y projeter des documents. Les cartables ont souvent des roulettes, pour ne plus peser sur les épaules des enfants.

Aujourd’hui : vers une école verte et inclusive. “L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Illustrations : Marie Touly.

Une place pour chacun
La loi prévoit des classes spéciales pour les élèves qui viennent d’un autre pays et qui ne parlent pas français. Les élèves avec un handicap ou des difficultés sont accueillis soit dans des classes spéciales soit dans les classes ordinaires, soit les deux ! Quand un enfant est porteur de handicap, une personne appelée AESH est parfois là pour l’aider.

Des cours végétalisées
Ces dernières années, des cours de récré sont réorganisées avec, si possible plus d’arbres, de sable et de jeux pour les enfants. Les arbres donnent de la fraîcheur quand il fait chaud et les élèves peuvent observer la nature.

“L’école, toute une histoire !”, Astrapi n°1041, 1er septembre 2024. Textes : Agathe Guilhem. Illustrations : Marie Touly. Merci au musée national de l’Éducation de Rouen, pour son aide précieuse.
Couverture du magazine Astrapi n° 1041 du 1er septembre 2024. 100 Trucastuces.